Rythmes scolaires

            Rythmes scolaires ; (syn : Y’en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes).

Franchement, j’y ai cru ! Après plus de trente années à constater que le rythme imposé aux enfants ne convenait pas à leurs apprentissages, et qu’enfin un ministre s’attaquait au problème, j’ai beaucoup espéré. Enfin on allait s’appuyer sur les travaux de l’académie de médecine et des chrono biologistes, pour vraiment prendre en compte les besoins des élèves, et aménager leur vie au mieux de leurs intérêts… Quel naïf !

L’idée générale était d’offrir aux enfants des journées plus courtes, à l’image de ce qui se fait dans plusieurs pays d’Europe. Malheureusement cette idée généreuse n’a pas résisté bien longtemps, à l’impréparation et au manque de financement. C’est ainsi que des communes notamment rurales ont dû faire face à un besoin d’encadrement, sans en avoir ni le tissu associatif nécessaire, ni les ressources. D’autres villes étant capables, elles, d’offrir des activités à forte valeur ajoutée. Clairement l’état n’a pas joué son rôle.

Mais ce ne fut pas le seul souci. En effet, chacun sait qu’en France, l’écolier a la semaine la plus longue et l’année la plus courte. Une réforme ambitieuse aurait dû toucher également au nombre de jours de classe, très en dessous de nos voisins européens. Il aurait fallu pour cela affronter le lobby du tourisme, ce qui n’a pas été fait.

Pour résumer, les rythmes scolaires sont réglés selon des problématiques d’adultes, et n’ont rien à voir avec l’intérêt de leurs propres enfants. Disant cela, je sais que je ne me fais pas que des amis, même parmi mes collègues. Il est très agréable de faire ses courses le mercredi, mais comme choix de société, ça fait un peu léger…

Parallèlement à ces journées de six heures, viennent s’ajouter des temps de garderie qui ne cessent d’augmenter. Il n’est pas rare de croiser dans les écoles, de très jeunes enfants de maternelle de sept heures du matin à dix-huit heures trente le soir. Ils restent ainsi plus longtemps sur leur lieu de travail que leurs parents. Tout cela dans la collectivité et le bruit permanent. Bizarre qu’ils soient fatigués, non ? Cela n’empêche d’ailleurs pas des parents de demander à ce que l’amplitude horaire augmente… sans commentaire. Un petit mot sympathique aussi pour ceux qui casent leurs gosses à la cantine, pendant qu’ils déjeunent tranquillement à la maison…

Un jour, en conseil d’école, j’ai évoqué l’idée de réserver la cantine et la garderie aux seules familles dont les deux parents travaillent… Quel tollé ! Encore un exemple du peu de considération de nombreux parents pour le bien-être de leurs enfants…